Recherche à Vélo

Denis Johnson's son riding a velocipede, Lithograph 1819. (Image: http://www.sciencetech.technomuses.ca/english/collection/bikes2.cfm, via Wikipedia)

Tu étais ma chimère, tu es ma liberté

Enfant, à la vue de tes lignes élancées

Je me suis senti comme un évadé,

Et tu sais que seuls les prisonniers

Ont l’idée la plus lyrique de l’impunité.

Ignorant d’autres parcours à suivre

Dans ma jeunesse je me suis conformé

À l’environnement dans lequel j’étais immergé.

Croyant qu’il s’agissait de la réalité

L’Aphrodite Pandémos j’ai décidé de vivre.

Ma complaisance était honteusement affichée

Misérable ce que je sentais pour toi

Amant vulgaire, du corps plus que de l’âme,

Aucune réponse je n’avais sur mes sentiments

Lorsque la fleur de la beauté se serait fanée.

J’aurais été encore capable de pédaler

Pourvu à vie d’un rythme constant ?

Un noble amour spirituel vous recherchiez,

Et mon sang bouillait lors de nuits tourmentées,

Et en ignorant la cause, ta soif je n’ai pu égaler.

Sur un chemin bordé d’éclairs

J’ai poursuivi vers la libération.

Pèlerin dans un voyage alchimiste,

La métamorphose qui m’a rendu votre digne serviteur

A terminé sa route bercée de lumière.

Ma jeunesse est partie en vain

Mes cheveux se sont raréfiés sur mon front

Comme sur celui de la fortune,

Et même avec un geste désespéré

Je ne pourrais en saisir plusieurs dans mon chagrin.

Engourdis par une douce mélancolie

Comme des prisonniers oubliés

Mes jambes et mon esprit se souviennent,

Et aucune joie de la route ou espoir d’un but

Ne pourraient désormais se ranimer en Helvétie.

Jeune fille je t’ai quitté

Noble femme je te retrouve

Dévouée à élever ta progéniture

En équilibre constant à la merci du vent

Bercée par le plaisir de voler et tes rêves de liberté.

Taches de rouille et signes du temps,

Le son régulier de ta mécanique

Dramatiquement coexiste

Avec le grincement fréquent d’une vie de courses

Sur la route blanchie par le soleil brûlant.

Quand je te vois rouler avec bienveillance

Mes idées embrumées s’éveillent

À l’écho d’appels inintelligibles

Poussées par le parfum que les fleurs dans les haies

S’échangent avec fraternelle reconnaissance.

Là où l’air bouillonne comme de la vapeur,

Et la poussière s’élève telle un nuage diaphane,

Des figures éphémères se balancent

Avec des vêtements aussi transparents qu’un éclat,

Et des yeux aussi brillants que charmeurs.

Ce ne sont pas des femmes,

Leurs regards ne seraient pas pour moi.

À mon âge les sourires féminins passent,

S’évanouissent bien au-dessus de mon front

En me laissant seul avec mes états d’âme.

Ce sont des figures idéales

Sans espèce ni sexe,

Comme les chimères qui m’accueillirent un jour

Sur le seuil déjà lointain de ma jeunesse,

Et que je ne réussis à monter en chevalier triomphal.

Je n’étais et ne suis pas un poète,

Mais quand ton ivresse me gagne

Il me semble toujours de le devenir.

Une fierté m’exalte et les paysages m’échappent

Me livrant leur secret comme dans une vraie enquête.

Tard je me suis laissé éblouir par ta clarté,

Pauvre pour posséder un cheval de selle

J’ai toujours poursuivi mon chemin à pied,

Mais les chemins tristes derrière moi semblaient être

Quand vous m’avez changé en templier.

Perdu en chemin, cet enfant rêveur,

La plus mélancoliques des expressions avait.

Et désormais je suis vieux,

Mais grâce à ce garçon devenu mon maître

J’ai pu te retrouver et recommencer à rêver.

Jeune Chiron d’un Achille âgé

À son chevet j’ai entendu sa voix,

Son œil étincelant sur les joues rougies par la fièvre

Ressemblait à l’un de ces éclairs

Transperçant le ciel des longues soirées d’été.

Il avait fait de l’amour céleste Fils d’Uranie

Le pilier de son existence.

Tu étais l’emblème de Virgile phare de l’Enfer,

Et dans le lit où il gisait infirme

Il se rappelait ta poésie avec une telle nostalgie.

Un immense souvenir plaisant

Vous avez laissé dans son esprit

Si bien qu’il a su me guider vers la liberté.

Je suis son plus illustre élève

De mes maîtres il a été le plus inspirant

Il a nourri et ouvert à mon esprit

Angoissé depuis l’enfance

Les portes d’un autre monde

Me permettant d’oublier le pire

Ce que je ne saurai chasser de mon coeur la nuit.

Cet enfant désormais envolé

Pour toujours vivra en moi.

Puisque l’existence précède l’essence

Il m’appelle à la responsabilité existentielle

Ô mon fruit vénusien adoré.

Pour le rendre sublime et admirable

Mon voyage ne sera jamais

D’une douceur finement exquise

D’une poésie simplement naïve

Si tu refuses de le faire ensemble.

Désormais vieil Géras à l’abandon

À ton côté j’ai retrouvé l’espoir.

Avec toi je veux reprendre

Mon voyage au soleil

Vers de nouveaux horizons.

Dans mon tricot les jambes nues

Ma casquette rejetée sur la nuque,

Et les rayons qui réchauffent mon front

Pour en chasser l’ombre froide

Qui s’y est abattue sans discontinue.

Il serait le premier vrai voyage

Entrepris sans autre but que d’explorer.

Mais cela n’a de sens qu’en ta présence

Je t’apporte alors mon oeuvre en cadeau,

Pour te demander chérie Recherche en mariage.

Previous
Previous

Unanswered Questions of German Culture I - Why are Foreign Films Still Dubbed for the German Viewer?

Next
Next

Madame: il grillo cantante di Francesca